Trois fenêtres et un arbre semblent écraser la femme, Le banc n’a pas tenu, mais ce n’est pas un drame, Elle s’asseoit de guingois et s’appuie sur sa canne En pensant à sa vie qui doucement se fane. Elle a mis son foulard comme l’on fait ici, Elle va prier pour Piotr, le fils à Tbilissi, Pour le mari malade, de par les radiations Qui un jour sont tombées comme malédiction. Puis elle ira dormir derrière ces fenêtres Car demain elle devra aider le veau à naître, Travailler pour survivre encore un autre hiver, Voir venir, sur cet arbre, un nouveau feuillage vert.

Vincent Pupin.